Voyage à vélo solaire Brest-Istanbul par Jacob Karhu

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Description en une ligne : Voyage à vélo solaire Brest-Istanbul par Jacob Karhu

Description : Expérimentation d'un véhicule solaire autonome en parcourant 12 000 km à travers l'Europe. Le but était de rallier Brest à Istanbul avec un moyen de transport peu polluant. Le voyage fera suite à un documentaire pour promouvoir les véhicules intermédiaires comme un moyen écologique de se déplacer.

Vidéo 1 : https://www.youtube.com/watch?v=gff5JdnKtME

Vidéo 2 : https://www.youtube.com/watch?v=mmVowIDK1sY

Lieu d’utilisation/expérimentation : Europe

Carte (en phase de test) :

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Site web : https://www.youtube.com/@jacobkarhu

Tags : jacob karhu, Vélo, solaire, istanbul, europe, autonome, velomobile

Thème : Véhicules intermédiaires, eXtrême Défi

Organisations intéressées pour contribuer ou qui contribuent déjà : ADEME

Organisations utilisatrice ou intéressée par utiliser la ressource :

Véhicule(s) impliqué(s) dans le projet : Ikarhus

Contributeurs :

Référent : Jacob Karhu

Défi auquel répond le projet : XD

Commun(s) utilisé(s) :

Commun(s) produit(s) :

Communauté(s) d’intérêt associé(s) : Communauté de l'eXtrême Défi, GT Marketing et imaginaires

Personnes clés à solliciter :

Niveau de développement : :

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Autres informations :

Description du véhicule :[modifier | modifier le wikicode]

Utilisation d'une base de trike solo pour la fabrication du véhicule. Modèle ICE adventure, direction avant, propulsion arrière. Elastomère sur fourche arrière. Trois roues de 20 pouces.

La transmission mécanique a été gardée, avec un 3 plateaux à l'avant et une cassette 11-32 à l'arrière.

Les freins tambours 90 mm sont sur les 2 roues avant. Le moteur roue assure un frein régénératif complémentaire.

Une structure aluminium a été ajoutée par dessus la base du trike pour réaliser un carrénage offrant protection et aérodynamisme. La toile de nylon balistique est cousue puis thermo-tendue sur les arceaux d'aluminium cintrés. Une couche de résine est appliquée pour rigidifier et étanchéifier davantage la toile.

modélisation du vélo Sketchup
trike ICE avec structure aluminium


Deux panneaux solaires ont été posés sur le toit du véhicule, orientables à l'arrêt. Ils mesurent 55*105 cm et font 100 W chacun. Le régulateur MPPT boost permet d'adapter la tension à la valeur demandée pour le recharge de la batterie.

La batterie li-ion à une puissance de 850 Wh. Elle est composée de 112 batônnets de 18650 récupérés en déchetterie. D'anciennes batteries de PC, aspirateurs, visseuses ont été démontées et triées pour assembler une batterie en 14s8p. C'est donc une batterie en 51 V nominal et 17,5 Ah. Un BMS 40A à port séparé y est associé (permet la charge et décharge en même temps).

Une remorque mono roue de la marque Topeak est tractée sur la fourche arrière du véhicule. Elle comporte un panneau solaire supplémentaire, de 100 W également. La remorque solaire pèse 8 kg à vide.

Le poids du vélo seul fait 50 kg.

vélo + remorque


La propulsion électrique est assurée par un moteur roue RH212, couplé à un baserunner.

La vitesse maximale d'assistance variable et programmable avec le cycle analyst (ordinateur de bord). Réglée à 45 km/h pour ce voyage.

Les routes utilisées sont principalement goudronnés. Les pistes cyclables ont été occasionnellement utilisées lorsque celles ci étaient suffisamment larges et exemptes de chicanes (type véloroutes). Les voies routières sont les plus empruntées avec majoritairement des départementales et parfois des nationales.

La capacité d'emport est limité sur le vélo. Il n'y a de la place que pour des objets utiles à la conduite. Il y a des rangements filets pour les lunettes, vestes, kaway, snacks, eau. Sur le porte bagage il y a un petit sac de 20 L pour le matériel de réparation.

La remorque peut contenir un sac de 60 L dans lequel toutes les affaires de bivouac sont stockées, totalisant un poids de 12 kg. A savoir, tout le matériel de bivouac, vêtements de rechange, caméras, cuisine, et petits matériels.

L'autonomie dépends de l'ensoleillement. Sans soleil, le véhicule peut rouler sur 100 km. Avec du soleil l'autonomie est doublée. Le maximum de distance réalisée en une journée est de 300 km (en 10 h de pédalage).


La vidéo de fabrication complète est visibible sur Youtube :

https://www.youtube.com/watch?v=p34hNInsdkA&t

https://www.youtube.com/watch?v=rapc5G0efek&t


Moyennes journalières :

consommation du moteur à 9 Wh/km, production solaire à 1 kWh, déplacement de 150 km, vitesse de 27 km/h, 2000 D+

Description du voyage :[modifier | modifier le wikicode]

Le départ a eu lieu le 5 Mai 2023, de Brest. Le trajet emprunté à l'aller passait par le Sud de l'Europe en longeant la Méditérannée jusqu'à la Turquie. Arrivée à Istanbul le 20 Juin. Le retour s'est effectué par le Nord, jusqu'à la République Tchèque où une bifurcation a été réalisée en Suisse pour ensuite remonter jusqu'aux Pays-Bas après un retour en Bretagne. Mon arrivée à Brest était le 1er Octobre. Ce qui totalise 21 pays traversés en 5 mois.

carte


Les premiers 1000 km ont été difficiles à cause de la météo très peu ensoleillée et de la prise en main du véhicule. N'étant pas habitué à la position couchée et me remettant d'une ancienne chute, j'ai enduré une douleur au genou m'obligeant à m'arrêter plus d'une semaine dans le Sud de la France. Après ce repos, la douleur s'est progressivement atténuée. Il y a également eu plusieurs casses sur le vélo dûes aux vibrations sur la route. La qualité du bitume n'est pas toujours bonne partout en chemins de campagne, ce qui m'a valu des soudures de cassées et également une déconnexion des câbles de la batterie. Heureusement j'étais proche d'un magasin de vélo solaire, Declic Eco, chez qui j'ai pu réparer le vélo.

italia
Dolomites.jpg

A la suite, le beau temps et la santé ont été retrouvés et j'ai pu m'élancer plus rapidement en direction du soleil levant. Tout le pourtour Méditéranéen était suffisamment ensoleillé pour me permettre de rouler jusque 200 km par jour. L'aller jusqu'à la Turquie a été assez rapide car au total il y a eu 32 étapes de vélo pour faire Brest-Istanbul. Je voulais tester les capacités du vélo et je voulais arriver avant les canicules estivales.

Sur le chemin, de plus en plus de personnes étaient interpellées par le vélo. A chaque arrêt des personnes venaient me voir pour me demander des informations sur ce nouveau véhicule. A quelle vitesse ça roule, si ce sont des panneaux solaires, d'où je viens, où vais-je, si j'ai besoin de quelque chose. Sur la route, les gens prennaient des photos, ralentissaient pour me regarder, me klaxonnaient avec un signe amical. Je n'ai pas eu d'accidents ou de comportements dangereux sur la route. Le pire que j'ai pu vivre c'était quelques râlements lorsque ce n'était pas possible de me dépasser sur plusieurs km de route, à cause de ma faible vitesse. De manière générale, j'ai bénéficié d'un capital sympathique énorme et cela m'a permis de rencontrer plus de personnes que si j'avais fait un road trip en van aménagé.

Rencontre.jpg
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Une fois avoir atteint l'Orient, j'ai passé quelques jours à visiter la mégalopole située aux portes de l'Asie. Pouvoir y parvenir à vélo libère une sensation de fierté et de force incroyable. Je m'y suis reposé pour visiter l'architecture Bizantine et pris le temps de déguster les patissseries Turques, récompense des dernières semaines d'efforts. Puis j'ai fais demi-tour vers l'Europe mais en prennant mon temps cette fois.

En remontant vers le Nord je me suis davantage arrêté discuter avec des personnes rencontrées au hasard. Par exemple j'ai participé aux championnats Européens des coursiers vélos à Budapest. Ou été invité à partager des repas avec d'autres cyclonomades en chemin. Ou bien encore été chatouillé des ours en Roumanie sur la célèbre route Transfăgărașan des Carpates.

lucas karbikes

Cette fois, les distances journalières étaient plus modestes, avec toutefois une centaine de km réalisés par jour. Par contre, je ne roulais qu'un jour sur deux environ, pour prendre le temps de visiter les lieux par lesquels je passais. Cela concordait bien avec le temps qui est devenu très maussade en Aout. Avec moins de soleil, je ralentissais mon avancée. Ainsi, j'ai mis 4 mois pour faire le chemin retour. J'ai également moins bivouaqué qu'à l'aller. Au cours des rencontres, il n'est pas rare que les personnes me proposaient de domir chez eux. Alors que sur le pourtour méditérannéen, bien que ce soit plus urbanisé, j'ai quasiment toujours dormi en bivouac proche d'une plage, d'un bosquet, ou dans un champs.

J'ai profité de ma mobilité pour rendre visite à d'autres concepteurs de véhicules intérmédiaires. J'ai rencontré Benoit à Munich avec son pédalocab, Lorenz dans le Jura avec son Mosquito, les frères Hurstel à Erstein avec leur Vemoo, Lucas Vançon à Strasbourg avec ses Karbikes et Gerry à Wavres avec son vélo solaire du Sun Trip.

Enfin, le retour à la maison se faisait sentir après plusieurs mois sur la route. En revenant en France j'en ai profité pour rencontrer plusieurs personnes qui ont des projets d'éco-constructions, acteurs de la transition écologiques et tiers-lieux.

Résumé des enseignements :[modifier | modifier le wikicode]

Mes pays préférés étaient la Grêce et la Turquie, probablement à cause du dépaysement et que je n'y étais jamais allé. Ce fut donc pour moi mes deux coups de coeur, à la fois pour les paysages qui sont pour moi étrangers, et à la fois pour l'accueil des personnes sur place. Que ce soit des locaux ou des personnes de passage, j'y ai trouvé une belle camaraderie et des gens adorables. Les pays Germanophones étaient plus réservés mais une fois la première barrière passée, j'ai connu des gens très serviables. La qualité de la route était parmi les meilleurs, avec toutefois la médaille revenant aux Pays-Bas.

En revanche, je ne me suis pas senti à l'aise en Albanie. Le fait d'avoir un véhicule différent et ne passant pas inaperçu, j'ai ressenti un certain dévisagement dans le regard des gens. Je ne me suis pas bien senti à rouler en ville, quasiment à l'arrêt, dans des quartiers pauvres et bondés. Le risque de se faire voler la remorque sans pouvoir sortir rapidement du véhicule me rendait anxieux.

sur la route

Avec le recul, j'aurai dû prendre davantage de temps pour m'habituer au vélo couché. La position étant légèrement différente d'un vélo droit, les muscles ne sont pas sollicités de la même manière. Rouler 1000 km en conditions réelles avant le grand départ aurait été le minimum car c'est après avoir traversé la France que j'ai réussi à mieux prendre en main le véhicule. Que ce soit pour la conduite ou bien juger l'équilibre entre production, consomation et stockage d'énergie dans la batterie.

Je n'ai pas de regret surle choix de mes équipements. Si je n'avais pas eu à filmer mes aventures, j'aurai pu m'alléger davantage mais étant habitué aux randos ultra-légères, je n'ai pas eu besoin de matériel supplémentaire. Je pense que j'aurai même pu me passer de certains objets comme le couteau de camps, le filtre à eau, de savon, de la troisème paire de chaussette, et de la gamelle inox. J'ai bivouaqué 85 % du temps dans des coins sauvages, à installer la tarp à la tombée de la nuit et remballer aux aurores. D'habitude je préfère trouver un endroit très discret à l'abri des regards, mais à cause de la recharge solaire, j'étais obligé de trouver des lieux de bivouac ouverts, où je suis visible. Je n'ai pas eu un seul problème concernant le camping sauvage. En cas de doute, je demandais autour de moi. Il n'y que proche des grandes villes que le bivouac était plus difficile. Pour cela, il m'est arrivé de dormir dans des campings municipaux, voir des auberges lorsque je voulais visiter certaines métropoles.

rencontres

La communication avec les personnes rencontrées s'est très bien déroulée. Voyager à vélo est déjà accrocheur, alors avec celui-ci, tout le monde venait me parler. Même si l'anglais n'était pas une langue courante partout, la convivialité des gens m'a toujours indiqué qu'il n'y avait pas de problèmes. C'est ce qui m'a le plus plu, car avant je pouvais avoir une certaine timidité ou de ne pas vouloir déranger les gens, alors qu'ici tout le monde venait vers moi pour discuter. Trouver le sourire des gens en face mets plus facilement à l'aise et m'as permis de m'ouvrir davantage vers les autres, ce qui est un gros plus à mon sens.

D'habitude mes voyages ont lieux dans des lieux lointains, où je mange peu par soucis de ravitaillement, où je peux avoir froid, et mal dormir car dans ces conditions non idéales. Ce voyage est tout le contraire. J'ai parcouru de grandes distances tout en mangeant merveilleusement bien (je n'ai presque pas perdu de poids), j'ai toujours bien dormi, j'ai fait de belles rencontres. Définitivement, c'est un voyage qui à davantage ressemblé à de très longues vacances qu'une expédition de l'extrême. Lorsque je suis rentré à Brest, je n'ai pas eu le sentiment d'être parti plusieurs mois. J'ai cru m'être absenté un week-end, voir une semaine tout au plus, et que je revenais tranquillement à la maison. Tout ça pour dire, que je ne suis pas rentré fatigué, donc qu'il s'agit d'un moyen de déplacement efficace et pérenne, même sur la durée.

Articles de presse :[modifier | modifier le wikicode]

Interview dans un reportage de Barnabé Chaillot (16/11/23) : https://www.youtube.com/watch?v=u1BbsEThhXE&t

Interview dans un reportage de l'Archipelle (11/11/23) : https://www.youtube.com/watch?v=vHqnVsRWSHc

Conférence démonstration à un atelier de réparation vélo (21/10/23) : https://www.infolocale.fr/evenements/evenement-lannilis-conference-debat-rencontre-avec-jacob-karhu-et-son-incroyable-velo-solaire-707263935

Ouest France (9/10/23) : https://www.ouest-france.fr/bretagne/boucler-un-tour-deurope-a-velo-solaire-autonome-ce-breton-la-fait-eab9bd10-62e5-11ee-baff-05c4272f4825

Neozone (3/05/23) : https://www.neozone.org/innovation/le-youtubeur-et-inventeur-jacob-karhu-devoile-un-velomobile-autonome-alimente-par-lenergie-solaire/