OpenStreetMap

De Communauté de la Fabrique des Mobilités
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OpenStreetMap est une carte du monde, créée par des gens comme vous et libre d’utilisation sous licence libre.

💼 porté par


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OpenStreetMap (OSM) est un projet qui a pour but de constituer une base libre de données géographiques du monde (permettant par exemple de créer des cartes sous licence libre), en utilisant le système GPS et d'autres données libres. Il a été initié en juillet 2004 par Steve Coast au University College de Londres. C’est aujourd’hui la plus grande base libre de données géographiques au monde, grâce aux contributions quotidiennes de plus d’un million d’utilisateurs.

C’est un projet très mature et disposant d’une documentation conséquente et exhaustive. De fait, afin de réduire la redondance d’information, les lecteurs intéressés sont invités à consulter le site principal, le site de la communauté française ou encore le wiki OSM pour une description plus détaillée.

Cette page sur le wiki de la Fabrique des Mobilités propose une présentation d’une sélection de fonctionnalités d’OSM jugées pertinentes pour une entité morale de la mobilité : collectivités territoriales, entreprises, associations…

Les méthodes de contributions personnelles ne sont donc pas présentées en détail. Pour autant, c’est une étape vitale du succès d’OSM, régulièrement appelé le "Wikipédia de la cartographie". Les lecteurs sont invités à se renseigner sur les manières de contribuer via les liens mentionnées ci-dessus ou via l’écosystème d’outils créés à cette fin. L’application mobile StreetComplete est en particulier recommandée pour sa simplicité d’utilisation et son aspect ludique.

En synthèse, pour une collectivité :
  • OSM vous permet de créer des cartes thématiques pour vos supports web et papiers.
  • Il vous permet de nourrir vos systèmes géographiques internes avec des données exhaustives et à jour.
  • La base est utilisée par la majorité des services de mobilité à destination des citoyens, comme les calculateurs d'itinéraire, par exemple. Nourrir OSM, c'est améliorer la qualité de cet ensemble d'outils. C'est aussi rendre visibles dans ces derniers vos nouvelles infrastructures et changements de politique de mobilité.
  • C'est un support idéal pour vos efforts de consultation citoyenne collaborative. D'une part, pour le référencement de l'existant (pistes cyclables, arceaux vélo, hauteur de trottoirs, etc..). D'autre part, pour identifier les zones sensibles ou appréciées de la population.
  • Son utilisation est ouverte et gratuite, sous réserve de respecter sa licence. Généralement, cela signifie ajouter une mention citant la source.
  • Allez voir ci-dessous les exemples d'utilisations actuelles et potentielles par les collectivités !
Illustration OSM
Illustration extraite depuis https://www.apitux.com/20ans/, CC BY-SA

Type de commun

OpenStreetMap est un commun d’infrastructure. Le commun est une base unique et centralisée, alimentée par ses contributeurs et sur laquelle une galaxie d’outils ont été construits. Il est d’ailleurs régulièrement utilisé comme un cas d’école d’infrastructure numérique issu de la société civile.

Contrairement à d'autres communs notamment d'infrastructure, gérés à l'intérieur de l'Etat (comme le Point d'Accès National, opéré au sein du Ministère des Transports), ou à l'intérieur de collectivités (comme Affluence TC par exemple), OSM se situe au sein de la société civile. De nombreux liens existent avec des institutions publiques (créations de données localisées autour du vélo au service d'une collectivité par exemple, ou liens avec l'IGN). Mais les décisions concernant le commun sont prises par les individus de sa communauté, pas par des entités morales.

La question du rôle des acteurs publics dans ce type de commun, qui remplit des rôles d'infrastructure mais sans que les institutions aient un droit de regard ou de décision, est actuellement posée par de nombreux participants et observateurs, y compris par les acteurs publics eux-mêmes (ex. l'IGN).

Thématique

De fait, il entre dans la thématique des infrastructures numériques. L’étendue du projet permet néanmoins de trouver des cas d’usages dans les autres thématiques:

  • Sobriété et marche, par exemple avec Mon quartier à pied qui utilise les données OSM
  • Véhicules légers, par exemple avec les cartographies de pistes cyclables ou le référencement de hubs de mobilités alternatives.

Les 3 piliers

Piliers OSM.png

Ressources

Le commun se compose d'une multitude de ressources créées et améliorées au cours des 20 dernières années. Le cœur reste la base de données collaborative, mais les outils périphériques constituent autant de ressources partagées, chacun de ces outils formant un commun mature en perpétuelle évolution :


Du fait de cette galaxie d'outils en commun (comme c'est souvent le cas au sein de communs numériques), OSM est parfois considéré comme un "méta-commun".

Gouvernance

Comme la plupart des communs matures (tels Open Food Network sur les circuits courts alimentaires par exemple), OSM structure sa gouvernance à 2 échelles : l'échelle locale (chapitres locaux) et l'échelle internationale.

>> A l'échelle internationale, la Fondation OSM, structure juridique établie au Royaume-Uni, porte le rôle de garant du commun, assurant la préservation de son identité et ses valeurs et protégeant son existence notamment juridiquement. La fondation remplit différents rôles :

  • constitue l'entité juridique représentante d'OSM en cas de litige (ex. sur les licences d'utilisation des données)
  • gère une partie des serveurs et des API hébergeant la base de données et les outils (chaque chapitre gérant également leurs propres serveurs et interfaces), ainsi que le site web mondial
  • perçoit les dons et mécénats
  • tranche en dernier recours : par exemple en cas d'exclusion d'un membre d'une communauté locale, c'est la Fondation qui accepte ou non sur proposition du chapitre local
  • assure une fonction de coordination via notamment les différents groupes de travail transverses aux chapitres locaux
  • organise le "State of the Map" mondial, l'événement annuel réunissant les communautés de contributeurs dans le monde.


La Fondation comporte plusieurs instances :

  • les membres adhérents de la Fondation (n'importe qui s'acquittant des 15£ de cotisation annuelle), dont des membres "simples", des membres donateurs, des entreprises sponsors/mécènes (selon différents niveaux de tarifs : Gold, Platine...). Seuls les individus peuvent voter, pas les entités morales.
  • un Conseil d'administration ("board of directors") de 7 personnes, élu par les membres. C'est cette instance qui prend les décisions concernant le commun.
  • un "Advisory board" (conseil consultatif) composé d'un représentant des chapitres locaux et d'un représentant des entreprises sponsors Gold ou Platine. Cette instance n'est pas formalisée dans les statuts de la Fondation. Elle est consultative (pas de pouvoir décisionnel), le Board pouvant la réunir ou consulter l'un de ses membres.
  • des groupes de travail thématiques sur des questions transverses à tout OSM comme la communication globale, le lien avec les chapitres locaux, les licences...


>> Au niveau local, les Chapitres locaux assurent le maintien opérationnel du commun. C'est à ce niveau décentralisé, au coeur de la communauté, que se situe le réel pouvoir d'orientation du commun.

  • En France, le chapitre a choisi de se constituer depuis 2017 en association (OSM-FR). Chaque chapitre local est lié à la Fondation mondiale par la signature d'une Convention.
  • Si ce statut juridique requiert un conseil d'administration et une assemblée générale de ses adhérents, ils ont en pratique peu d'influence dans l'orientation du commun. Les décisions opérationnelles du commun (choix des spécifications, des tags, du code, règles de contributions locales, organisation des événements communautaires de cartographie...) sont opérées directement par la communauté via un système de vote communautaire.
  • L'association se finance par des dons et des adhésions (qui n'octroient pas de droit de gouvernance) à hauteur de 20€ par personne physique et de 50 à 1000€ par personne morale.
  • Mais aussi via des dons d'entreprises comme Free, Ovh ou encore pauLLA pour son infrastructure.
  • L'association française est aussi en mesure de nouer des partenariats forts, comme avec l'IGN (rendu obsolète avec la publication des données IGN en open data en 2021) ou Enedis (en cours).
  • Depuis 2022-2023, s'est fondée la Fédération des professionnels d'OSM, qui n'a pas de lien de gouvernance formalisé ni de représentants communs avec l'association française, mais qui s'implique fortement dans la communauté OSM.


Au final, les décisions se prennent principalement au niveau de la communauté, par des outils de prise de décision numériques. Cela permet de décentraliser le pouvoir de décision auprès des entités locales et de réduire les coûts de fonctionnement, ce qui garantit une forme d'indépendance du commun vis-à-vis de ses financeurs. Le maintien de cette indépendance est d'ailleurs présenté comme une des missions cœurs de la Fondation, avec la garantie de pérennité de la donnée ouverte. Pour autant, ce type de gouvernance (peu de besoins, gouvernance légère, peu de contributions financières - même si en pratique les organisations font des dons importants en nature de RH ou de serveurs) peut entraîner une stagnation des moyens et des ambitions du commun, comme relevé lors d'une conférence communautaire.

Les entités morales trouvent tout de même place au sein du commun.

  • Concernant les entreprises, les entreprises sponsors sont représentées de façon consultative via l’Advisory board au sein de la Fondation mondiale. Mais l’impact des entreprises se situe surtout hors des comités de gouvernance, via leurs contributions massives avec des ressources humaines dédiées, ou via la création d’outils de qualité pour répondre à des besoins professionnels.
  • Concernant les acteurs publics, la question du rôle de l'Etat ou des collectivités au sein de ce type de commun se pose régulièrement, y compris au sein de ces acteurs publics eux-mêmes (comme l'IGN par exemple), OSM constituant une réelle infrastructure sans que les institutions aient un contrôle ou un droit de regard dessus. Le choix actuel de l'IGN par exemple, acteur partenaire historique, évangélise les bienfaits d'OSM via sa Fabrique des géocommuns, tout en revendiquant.
  • La gouvernance d'OSM est cependant ouverte à l'implication de tout type d'acteur. Un chef de projet de la Région Sud est ainsi présent au Conseil d'administration de l'association OSM France, un exemple anecdotique, mais qui affirme que la porte n'est pas fermée.

Communauté

Avec sa communauté de plus d’1,5 million de contributrices et de contributeurs dans le monde entier, OSM est l’un des communs numériques avec le plus de succès.

Acteurs et rôles

Acteurs Rôle
Citoyens Contributeurs (à la cartographie), utilisateurs
Entreprises Sponsors (financier ou en nature), contributeurs (amélioration du code), utilisateurs
Collectivités Utilisateurs, sponsors (financier ou en nature)
Fondation OSM Garant
Chapitres locaux (Association OSM-FR) Opérateur
Fédération des Professionnels d'OSM Utilisateurs (des outils OSM pour créer des services supplémentaires payants), contributeurs (des produits et améliorations)

Une subdivision des acteurs peut aussi se faire autour des ressources qui composent le commun, par exemple :

  • l'API d'édition et openstreetmap.org sont gérées en interne par une équipe de la fondation
  • l'éditeur iD et les photos sont délégués à des acteurs professionnels (Mapbox et Mapillary respectivement)
  • Le reste des outils, la majorité, sont auto-gérés par la communauté. C'est l'organisation sous forme de bazar, dans le sens d'Eric Raymond

Maturité

Maturite OSM.png


Du fait de sa visibilité, sa fiabilité technique, son succès communautaire et son nombre de réutilisations, OSM est un commun très mature.

Pour autant, il reste en constante amélioration, et certains de ses outils restent bruts pour les néophytes. Ces pistes d'amélioration sont une des raisons de l'engouement contributif qui reste constant.

Types d’utilisateurs

Au sein des entités morales, les types d’utilisateurs sont variés : collectivités territoriales, entreprises, associations, laboratoires de recherche...

Fonctionnalités et bénéfices

Toute entité souhaitant afficher une carte ou des données géographiques à ses utilisateurs finaux est concernée. Cela peut prendre la forme d’un plan des infrastructures cyclables, d’une cartographie des arrêts et lignes de bus dans une ville, d'itinéraires de marche, ou encore d’un parcours alternatif recommandé par une association humanitaire suite à une catastrophe naturelle.

En outre, la cartographie reste un des meilleurs outils de visualisation de la mobilité, et peut aider à sensibiliser une population à des pratiques de déplacements moins émettrices de CO2 et de pollution.

De manière générale, les bénéfices principaux d'OSM sont les suivants :

  • Gratuité : L'utilisation des outils OSM est gratuite, sous condition de reverser à la communauté les éventuelles améliorations faites sur les outils. Ce n'est pas le cas par exemple des services d'affichage de carte par Google, qui sont devenus payants au-delà d'un seuil d'utilisation (problème pour nombre de petites entreprises par exemple).
  • Non-marchandisation : le commun n'ayant pas d'objectif lucratif, il n'exploite pas de données personnelles ou autres dans le cadre de son modèle économique (contrairement aux GAFAM).
  • Exhaustivité et fiabilité : Chaque porteur est garant de l’exhaustivité de l’information de sa carte, mais cette complétude dépend généralement d’un modèle économique qui cible le type de données privilégiées. Par exemple, Google Maps brille dans son référencement de points d’intérêts comme les restaurants, en particulier grâce aux avis laissés par les utilisateurs. Mais ce dernier faiblit face aux détails d’infrastructures : qualité et revêtement d’une route, hauteur de territoires, présence de banc dans un abribus etc.. Ces informations ne peuvent alors venir que des services de gestion et d’entretien, ou de contributeurs bénévoles et altruistes, comme sur OpenStreetMap.
  • Pérennité : l'engagement de millions de contributeurs ainsi que de plusieurs organisations hétérogènes garantit que l'outil continuera à exister, même si un contributeur disparaît (ce qui n'est pas le cas pour un service privé ou public classique : si ce service est stoppé par l'organisation porteuse, il disparaît). C'est un argumentaire classique en faveur de l'open source / open data dans les financements publics.


Types d'utilisateurs :

  • Les citoyens peuvent à la fois contribuer et consulter librement les cartes OSM
  • Les organisations peuvent bénéficier des services de cartographie OSM sur leurs sites web par exemple
  • Les développeurs et entreprises IT peuvent développer des services par-dessus les outils OSM
  • Les experts SIG peuvent aussi bénéficier des données OSM comme base de leurs travaux. Un exemple dans la modélisation des transports est le commun Aequilibrae, le plugin QGIS qui peut extraire ses segments de route depuis OSM.
  • Les chercheurs y trouvent une base de données gratuite, qui dépasse les frontières (permettant de comparer les pays), qui permet une reproductibilité des résultats (indispensable pour valider un article scientifique), et qui permet une comparaison des résultats passés et actuels. (source: l'intervention d'une chercheuse de l'université de Pau ~16:30)

Comment en bénéficier

La démocratisation du commun est telle que la majorité des bénéficiaires du commun l'utilisent déjà sans le savoir. Une liste d'exemples d'usages est disponible plus bas dans ce document.

Voir ci-dessous de nombreux exemples d'usages concrets, actuels et potentiels.

De manière générale :

  • Le cas le plus simple est d'utiliser OSM comme fond de carte. Cela est réalisable avec des outils sans code tels que UMap ou OSM Generator. Pour les développeurs, nous recommandons la librairie leaflet (tutoriel).
  • Pour un ancrage plus physique, le site https://fieldpapers.org/?locale=fr permet l'impression de cartes papier. Ces dernières peuvent servir, ou non, de support pour une contribution ludique en deux temps, en premier sur papier, puis par report sur l'infrastructure OSM.
  • Si les outils précédents ne sont pas adaptés, il est probable que des communs existent déjà pour répondre à des situations précises. La Fabrique des mobilités et la Fabrique des géocommuns peuvent vous guider.
  • Enfin, les experts en données géographiques sont invités à se renseigner sur l'usage d'OSM dans leurs métiers, que ce soit pour la conception d'outils comme des calculateurs d'itinéraires, l'intégration de données dans un système SIG (une démarche fréquente au sein des collectivités) ou encore dans la conception de visualisations pour les plateformes d'open data.

Comment contribuer

Comme précisé en introduction, la contribution à OSM reste avant tout une action individuelle. Les outils et guides existant en grande quantité sur cette thématique, nous nous concentrons ici uniquement sur les leviers actionnables par une structure.

Pour une entité morale, nous pouvons distinguer 2 cas :

  • Pour une organisation de manière générale :

Les leviers de contribution par une organisation se concentrent généralement sur des initiatives de communs basés sur OSM, par exemple sous forme de sponsoring de projets utilisant les données, ou via l'organisation d'événements locaux comme des "mapping party".

En dehors du sujet des données, la contribution peut prendre la forme d'une participation aux associations locales utilisant des géodonnées, aux conférences annuelles (SOTMFR), aux différents groupes de travail, aux forums ou au wiki d'OSM. Les événements sont nombreux et réguliers.

  • Pour les territoires :

De manière générale, une bonne pratique est d'encourager, voire d'obliger, à l'utilisation d'OSM dans leurs cahiers des charges concernant leurs projets autour des données géographiques.

Une autre bonne pratique est d'avoir le réflexe d'une forme de contribution au commun, soit par les gestionnaires de données, soit par leurs prestataires. En pratique il s'agit de reversement d'améliorations, d'invitations à la contribution citoyenne locale via des webinaires ou mapping party...

Enfin, le partage des données publiques sur la base OSM, souvent à la suite de lois comme la LOM, est souvent évoqué. Cette démarche permettrait en effet une réutilisation des données publiques décuplée, avec de nombreux bénéfices. En pratique, la contribution à OSM n'est pas simple à réaliser pour une collectivité :

  1. Elle requiert une intervention d'experts : OSM affiche une préférence pour la contribution personnelle, mais une grande partie des contributions est massive et provient des bases ouvertes (principalement la base ortho de l'IGN et le cadastre de la Dgfip).
  2. Il existe un manque de sensibilisation aux bienfaits / à l'existence d'OSM dans ces milieux administratifs, même du côté des experts données et SIG, où les changements d'outils sont complexes.
  3. Juridiquement, les licences utilisées sont incompatibles. Dans son optique open data, le gouvernement incite au partage "le plus ouvert et réutilisable possible", soit la licence ouverte. Cette dernière étant plus permissive que l'OdBL d'OSM, elle est souvent privilégiée lors de l'utilisation de ressources ouvertes. Cette problématique s'améliore avec la mention des deux licences dans certains nouveaux textes, mais la publication en double licence reste une gymnastique intellectuelle (et juridique) complexe.
  4. Enfin, en pratique, il est nettement plus simple de publier une base de données sur le Point d'accès national (PAN), sans trop se soucier de l'existant, dans un format parfois non standard, que de contribuer à une base vivante et pleine de règles comme OSM. Le brumisateur est-il déjà référencé (peut-être quelques mètres à côté), ses tags correspondent-ils (est-ce une fontaine, un jeu pour enfant, autre ?), est-il lié à un lieu (par exemple un parc avec des horaires d'ouverture, ce parc doit lui-même être référencé) etc.. Ces nombreuses règles garantissent une cohésion dans l'outil, mais sont un frein à l'import massif de données, qui doivent être vérifiées quasiment au cas par cas.

Démonstrateur

Avec les outils disponibles pour contribuer ou bénéficier d'OSM, les démonstrateurs sont nombreux. Si nous devions en citer qu'un, citons simplement l'interface de consultation de la carte d'http://openstreetmap.org.

Dans les outils plus proches de l'univers de la Fabrique des mobilités, nous pouvons citer l'outil https://app.openmobilityindicators.org/ qui utilise les données OSM pour visualiser les quartiers les moins franchissables à pied.

Usages actuels

Avec la diversité et la quantité de ses données, OSM est une infrastructure complexe, qui nécessite une expertise pour exploiter ces données sous leur forme brute. De fait, la plupart des exemples de cas d'usages à destination du grand public sont des interfaces conçues pour réduire cette complexité d'usage. C'est via ces interfaces visuelles que l'infrastructure se traduit en utilisations concrètes :

Exemples d'interfaces de visualisations au sein des collectivités

Exemples d'interactions plus poussées entre territoires et OSM

  • https://www.lebontag.fr : outil de validation de données OSM, créé et financé en commun par les collectivités ; Aussi un outil de contrôle des changements, pour s’assurer des insertions en SIG
  • https://vimeo.com/875154487 Introduction à OSM par Jean-Christophe Becquet et exemple d'utilisation dans le parc naturel du Vercors. Cette vidéo reprend bien le pourquoi une collectivité doit s’y intéresser et contribuer.
    • L’argument principal est qu'OSM est la base la plus riche sur les sujets de cartographie de la mobilité. De fait, des outils sont construits dessus (cartes, calculateurs d’itinéraires, études et indicateurs qui comparent les territoires). Si les données d'un territoire ne sont pas dans la base, le territoire est invisible au sein de ces outils.
    • Cela rejoint un constat classique de la mobilité, où le visible est différent du réel. Une collectivité qui investit dans des lignes de bus ou des parkings vélos mais ne partage pas d’information à leur sujet est perçue par ses citoyens de la même manière qu’une collectivité qui n'investit pas.
    • OSM est aussi régulièrement utilisé par les citoyens pour concevoir des outils cartographiques qui nourrissent des plaidoyers. Par exemple, https://www.villes.plus note les territoires en fonction du taux d’itinéraires cyclables réellement sécurisés. Des données lacunaires sur un territoire peuvent être source d'un mauvais score, et d'une image potentiellement erronée du territoire. (Note: en l’occurrence, ce n’est pas le cas, les données vélo sont plutôt complètes sur OSM).
  • Plouarzel utilise les données OSM, en plus du fond de carte, comme source d’information pour la localisation du petit patrimoine historique https://www.a-brest.net/article6002.html
  • Le département du Vaucluse utilise les données OSM pour proposer des itinéraires de randonnées. Un choix motivé par des données plus précises que celles fournies par l'acteur historique IGN.
  • Plus techniquement, certains territoires intègrent les données OSM à leurs logiciels SIG internes, comme QGIS, pour n'en citer qu'un. C'est le cas de l'équipe DataSud en Région Provence-Alpes-Côte d’Azur https://peertube.openstreetmap.fr/w/ae7HFVjJe3t6dNYK36qdsr

Exemples d'usages entre entreprises de la mobilité et OSM

  • L’Heureux Cyclage est un bon exemple d'une initiative qui utilise OSM pour référencer ses points d'intérêt de mobilité (ateliers vélos)
  • Du côté mobilité servicielle, nous retrouvons un certain nombre d'acteurs éditeurs ou opérateurs de MaS qui utilisent OSM directement ou indirectement (via des calculateurs comme Navitia) : Instant System, RATP Smart Systems, ViaTransit, Citymapper...

Usages potentiels

Voici une liste, loin d'être exhaustive, d'idées de cas d'usage en mobilité pouvant être assistés de l'infrastructure OSM.

  • Fédération des outils et système entre les collectivités. Par exemple, comme cité par Jean-Christophe Becquet https://peertube.openstreetmap.fr/w/nntP5A58WbMTM9xJAnv52P, un outil de calcul d'itinéraire basé sur OSM, peut déborder d'une collectivité pour aussi couvrir la collectivité voisine sans coût supplémentaire, à condition qu'elle se base aussi sur OSM.
  • Développement du ferroviaire, notamment européen (réseau compatible, outils compatibles (DGEXSolutions/OSRD), traitement équitable par le partage et l'ouverture) https://peertube.openstreetmap.fr/w/1QNKc2mLHu6VNh6J4nfEeA
  • Sur la thématique des outils citoyens, nous pouvons citer des outils cartographiques pour identifier les lieux où les lois et plans d'urbanisme ne sont pas respectés. L'outil devient un outil d'analyse des zones d'actions prioritaires. Des cas d'usages concrets existent, sur l'accessibilité, sur les infrastructures vélo des lois LAURE puis LOM (par exemple les parkings vélos sécurisés obligatoires dans les gares et pôles d'échange, voir cartographie Hauts de France), ou encore sur l'interdiction de parkings autour des passages piétons (source : Florent Morel et Bertrand Gervais)
  • Plus simplement, OSM peut aussi être utilisé comme un outil collaboratif dans l'élaboration des Plans de mobilité, par exemple en suivant cette idée de la Communauté de Communes de la Vallée de Chamonix Mont-Blanc (Carte collaborative en ligne - Plan de mobilité simplifié de la CCVCMB) qui n'a visiblement pas dépassé la phase de test.
  • Enfin, une effervescence de cas d'usages issus des milieux professionnels est à prévoir dans les années qui vont suivre, basés sur le projet Overture Maps. Ce dernier est un projet porté par une partie des GAFAM, basé sur OSM, avec comme objectif la résolution des problèmes d'exhaustivité et volatilité de la donnée. C'est une démarche intéressante d'une volonté de "professionnalisation" du commun de la mobilité identifié comme le plus mature. Un équivalent serait une publication par Larousse d'une version certifiée de Wikipédia. Une démarche qui pose tout de même de nombreuses questions sur la gouvernance et les interactions avec le commun "cœur". Affaire à suivre.

Retours d'expérience et historique

Chaque année, la communauté française OSM organise une conférence, le State of the Map France (SOTMFR). Cette conférence est l'occasion d'échanger entre experts autour du commun, mais est aussi un vivier important de retours d'expériences de collectivité et autres utilisateurs d'OSM. Les lecteurs sont donc invités à consulter les enregistrements vidéos associés à l'édition 2023 (https://peertube.openstreetmap.fr/c/sotm_fr_2023/videos).

En 2023, une table ronde a eu lieu pour échanger entre acteurs publics et OSM. Animé par La Fabrique des Géocommuns, collectivités (Région Sud, Montpellier, PACA) et acteurs étatiques partagent leurs retours, interactions et vision d'OSM. La session de questions et réponses qui s'ensuit est très pertinente.

Depuis 2021, l'ANCT effectue aussi une étude sur l'usage d'OSM par les pouvoirs publics. On y retrouve principalement de l'intégration aux solutions de SIG. L'étude met aussi en valeur le nombre important d'acteurs publics utilisant le commun.

La Fabrique des Mobilités a aussi interviewé des acteurs experts d'OSM sur leurs ressentis vis-à-vis du commun, en voici un extrait résumé.

  • Dans l'ensemble, le commun est un outil vital pour les acteurs qui ne sont habituellement pas outillés (associations, citoyens) et qui font face à ceux qui le sont (gouvernements, GAFAM)
  • Il existe néanmoins une complexité technique initiale, qui décourage une partie des néophytes
  • Sur les données, l'exhaustivité est variable en fonction des thématiques, les sujets qui passionnent bénéficient d'un engagement contributif massif (vélo par exemple, qui fait d'OSM la référence incontestée), les sujets avec moins d'engouement peinent à trouver des contributions sur les tâches chronophages et répétitives (par exemple, hauteur des trottoirs pour l'accessibilité, ou référencement des bornes incendie)
  • Combler cette exhaustivité nécessite l'intervention de professionnels rémunérés. En pratique, la charge de travail n'est pas importante, ni complexe, il faut en effet quelques heures / jours pour cartographier l'ensemble des trottoirs d'une ville, mais l'opération est fastidieuse. Une solution simple pour encourager cela : ajouter des lignes "contribution à OSM" dans les missions d'étude de la mobilité des territoires. Ces lignes ne représentent pas des budgets importants, mais elles ont le mérite de poser des bases vitales pour débloquer d'autres cas d'usage, parfois plus ludiques. Le retour sur investissement est non négligeable, car l'effet du financement dépasse le livrable. Il encourage la création d'outils et la contribution future.
  • OSM utilise ses propres formats de données, mais reste théoriquement malléable si un standard plus adapté aux cas d'usage réels vient remettre en question les choix initiaux. C'est l'avantage de la folksonomie. Pour autant, le commun ne se veut pas exhaustif comme un jumeau numérique complet, et laisse place à d'autres ressources complémentaires et intégrables. Par exemple, il n'y a pas de temps réel dans OSM, une niche occupée par les applications de participation citoyenne comme Dans Ma Rue ou Vigilo. Autre exemple, il n'y a pas de données d'altitude, les cartes de randonnées puisent donc leurs informations depuis différentes sources, OSM pour les chemins et points d'intérêts, bases d'altitude pour le reste (comme la BdAlti).


Les cas d'usages et retours d'expériences sont nombreux, ce qui est prévisible pour un projet qui fête ses 20 ans en 2024. Consultez l'historique complet du commun sur la page Wikipédia d'OSM.

Impact écologique

Comme pour les autres infrastructures numériques, les impacts écologiques d'OSM sont indirects. Le commun permet tout de même l'évangélisation de la cause climatique et la mesure de cette dernière. Par exemple :

  • Visualisation des signaux faibles du changement climatique. Alors qu'il est difficile de voir un glacier fondre, la cartographie est à portée de tous.
  • Utilisation des données et des visualisations pour sensibiliser à la décarbonation et pour aiguiller les décisions politiques et personnelles.
  • Concernant le vélo en particulier, la contribution citoyenne au commun a probablement participé à sa démocratisation. Plus de passionnés contributeurs implique plus de données, ce qui entraîne à son tour la création d'outils et la démocratisation culturelle, ces derniers sont source d'une augmentation de passionnés et contributeurs, etc..
  • Outil de mesure d'émissions simulées, par exemple https://www.mdpi.com/2220-9964/12/4/138 qui utilise les données OSM et le calculateur Open route service pour simuler des déplacements, ou encore les logiciels de modélisation des transports comme Aequilibrae qui peuvent se baser sur OSM pour construire leurs graphes relationnels.

L'approche de l'infrastructure par l'angle des communs permet aussi une forme de résilience face aux potentiels changements majeurs, sociaux ou climatiques. On peut notamment citer des usages suite aux catastrophes naturelles. Par exemple, après des tremblement de terres ou tsunamis, les images satellites en quasi-temps réel sont utilisées par les contributeurs OSM qui mettent à jour les cartes. Ces plans d'accès à jour sont utilisés par les services d'urgence pour identifier quelle route est encore empruntable.

Les actions de la Fabrique des Mobilités

L'association a pour mission de démocratiser et mieux comprendre les communs numériques de la mobilité. Par sa maturité, OSM est un cas d'école inévitable lorsqu'on parle de commun numérique, il est régulièrement utilisé comme exemple dans les ateliers organisés par l'association sur les thématiques d'infrastructures numériques. Ce niveau d'avancement est aussi source d'un grand nombre d'autres communs basé sur OSM. Nous avons donc jugé important de présenter cette infrastructure, pour mieux comprendre l'écosystème de solutions qui l'utilisent. L'association peut, de fait, guider ses interlocuteurs vers le commun basé sur OSM le plus apte à répondre à leurs cas d'usages.

En plus de cet écosystème, l'association participe aussi à la démocratisation directe d'OSM, auprès d'un public encore à sensibiliser. En effet, le commun est certes très populaire auprès de sa communauté, mais cette dernière a parfois une vision biaisée de la popularité de la ressource, au delà des cercles initiés. Que ce soit auprès du grand public, mais aussi auprès de potentiels bénéficiaires de l'infrastructure tels que les concepteurs de solutions de mobilité.

Dans cette optique, la fabrique cherche à rassembler ces mondes de la cartographie participative et des opérateurs de mobilités, par exemple, en allant interroger les acteurs de la mobilité servicielle (MAS) sur leurs besoins en données. Même si des données sont souvent déjà structurées au sein d'OSM, restent à résoudre les questions d'exhaustivité et de format standardisés, plus proche d'une compétence métier transport.


Organisations utilisatrices ou intéressées pour utiliser la ressource :

Contributeur(s) :

Tags : plateforme, cartographie

Catégories : Logiciel, Communauté

Thème : Open Street Map OSM

Référent :

Défi auquel répond la ressource :

Personnes clés à solliciter :

Autre commun proche :

Richesse recherchée :

Compétences recherchées :

Communauté d'intérêt : Communauté des Communs Numériques de la Mobilité

Type de licence :

Conditions Générales d’Utilisation (CGU) :

Niveau de développement :

Lien vers l’outil de gestion des actions :

Lien vers l’outil de partage de fichiers :

Besoins :

Prochaines étapes :

Documentation des expérimentations :



Autres informations

Liste des acteurs qui utilisent ou souhaitent utiliser ce commun : aucun pour le moment

Liste des CR d’atelier en lien avec ce commun :