Notre référentiel des mobilités/Vélos en free floating
Description en une ligne : Si les services de vélos en free-floating soulèvent des enjeux en termes d’occupation de l’espace public et de concurrence pour les systèmes de vélos en libre service en station déjà présents dans les villes, aucune étude n’existe encore sur l’impact de ces offres sur l’écosystème de la mobilité. L’enquête a été menée par 6t-bureau de recherche et diffusée par Ofo et Mobike auprès de leurs usagers. Cette étude vise à répondre aux questions suivantes :
- Qui sont les usagers des VFF ?
- Quelles sont les caractéristiques des déplacements réalisés en VFF ?
- Quels sont les impacts des services de VFF sur la mobilité de leurs usagers ?
Description : Parmi les usagers des VFF, 40 % n’utilisaient jamais de vélo avant d'utiliser les VFF, qu'il s'agisse d'un vélo personnel ou du Vélib'. Parmi ceux qui possédaient un vélo personnel, le lien entre la fréquence d’usage de celui ci et des VFF est négatif : les personnes qui ont un usage quotidien du VFF sont celles qui utilisaient le moins un vélo personnel.
La possibilité de réaliser des trajets porte-à-porte et le gain de temps se distinguent comme les motivations les plus importantes à l’usage des VFF. Les VFF sont choisis pour ce que le service a de plus novateur sur le marché de la mobilité, à savoir le caractère « sans couture » du trajet. Par conséquent, le plus gros obstacle à l’emprunt est ce qui efface cet avantage, à savoir la disponibilité des vélos. Si 89 % des usagers déclarent être prêts à de se déplacer au maximum 5 minutes pour accéder à un vélo, dans les faits ils sont nombreux à se déplacer plus loin à l’occasion, 63 % des utilisateurs déclarant qu’il leur arrive « parfois » ou « souvent » de marcher plus longtemps qu’ils ne le souhaiteraient pour accéder à un vélo.
Au cours des 30 jours précédant l’enquête, les usagers qui ont fait au moins une location ont réalisé en moyenne 4,8 locations. Ceci représente une fréquence plus basse que celle des abonnés du Vélib’ à l'année qui en 2016 réalisaient en moyenne 10 déplacements par mois. Les trajets en VFF ont une durée moyenne de 21 minutes, auquel il faut ajouter un temps de marche moyen pour accéder au vélo de 5'30. Ceci est à mettre en perspective avec la tarification aux 20 minutes et aux 30 minutes des opérateurs. À titre de comparaison, en 2016, la durée moyenne d’un trajet en Vélib’, facturé à la demi-heure, était de 32 minutes.
Par rapport aux trajets des Franciliens à vélo ou à la mobilité des Parisiens, les destinations de loisirs sont surreprésentées parmi les déplacements en VFF, tandis qu'à l'inverse, les trajets domicile-travail sont plus rares. Plus souvent que les autres modes, les VFF sont ainsi utilisés pour des trajets reliant des lieux qui ne s’inscrivent pas dans la routine quotidienne des individus.
Quatre usagers sur cinq déclarent que les VFF ont engendré un changement dans leurs pratiques modales. Parmi ceux-ci, 68 % ont attribué leurs changements de pratiques principalement aux VFF. Si les modes dont la pratique est la plus influencée par l'usage des VFF sont les transports en commun, la marche et le Vélib’, une observation dans le détail montre que les évolutions déclarées prennent peu la forme d'une diminution singificative de la fréquence d'usage. Ceci peut s’expliquer par le caractère ponctuel de l'usage des VFF, qui ne remplacent alors pas une pratique préexistante, mais les font évoluer à la marge en offrant de nouvelles possibilités sur certains trajets.
55% des enquêtés qui ont fait au moins un trajet en VFF dans le mois n'ont jamais fait de Vélib' auparavant. Les VFF créent donc en partie un marché nouveau. Ce chiffre varie peu en fonction de l'intensité de l'utilisation des VFF. Parmi des enquêtés qui ont fait au moins un trajet en VFF dans le mois et qui utilisaient les Vélib' avant d'emprunter les VFF, l'évolution de leur pratique est contrastée. Si près d'un quart d'entre eux a cessé d'utiliser les Vélib', en revanche pour plus des deux cinquièmes d'entre eux, l'adoption des VFF n'a pas influencé leur pratique du Vélib'. Pour ces dernier, les deux services sont donc distincts ou complémentaires, l'utilisation de l'un ne remettant pas en cause l'utilisation de l'autre.
PERSPECTIVES:
- Si on compare les usages des VFF à ceux d’Autolib’, on voit apparaître des pratiques propres aux véhicules partagés en trace directe : variété des motifs, relative sous-représentation des trajets liés au domicile ou au lieu de travail, fréquence de l’intermodalité et importance trajets pour se rendre ou revenir d’activités de loisirs. Ils répondent ainsi à une demande sur les déplacements les moins structurants et les plus diffus du quotidien, demande sur laquelle les services publics de mobilité ont souvent du mal à se positionner.
- Compte tenu du changement d’opérateur du service Vélib’ début 2017, changement dont les conséquences se
faisaient encore sentir au moment de l’enquête, ainsi que de la nouveauté des services de VFF, il sera utile d’étudier à nouveau ses articulations avec les vélos en free-floating lorsque la situation se sera stabilisée.
Liens vers les livrables :
Tags : vélo, vélo free floating, vélo sans station, dockless
Thème : Blockchain, Vélo et Mobilités Actives, Collectivité
Organisations impliquées dans la ressource : ADEME, 6t
Défi auquel répond cette connaissance : Améliorer les solutions et développer de nouvelles solutions de mobilités pour tous
Communauté d’intérêt : Communauté Vélo et Mobilités Actives
Discuter sur le chat : https://chat.fabmob.io/channel/velo_mob_actives
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